Dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 avril, de violentes pluies se sont abattues sur Kinshasa, plongeant la ville dans un cauchemar. Les inondations qui ont suivi ont causé la mort d’au moins 30 personnes, selon un bilan provisoire des autorités. Le choc est immense pour les habitants, une fois de plus confrontés à une catastrophe évitable.
Les communes de Mont-Ngafula, Selembao, Limete et Ngaliema sont les plus touchées. À Mont-Ngafula, un mur effondré a enseveli une maison, tuant six membres d’une même famille. D’autres quartiers, bâtis sur des terrains instables ou inondables, ont également payé un lourd tribut, révélant la fragilité des constructions précaires qui pullulent dans la capitale.
Les infrastructures ont montré leurs limites face à la violence des intempéries. Le boulevard Lumumba, axe vital reliant le centre-ville à l’aéroport international de N’djili, a été complètement submergé, paralysant le trafic. Sur l’avenue du Tourisme, des éboulements ont provoqué des scènes de panique, aggravant les dégâts.
Les secours ont été freinés par un cruel manque de moyens. Sans équipements adaptés, les équipes de sauvetage ont eu du mal à atteindre les sinistrés. Certaines familles sont restées bloquées dans leurs habitations inondées, et de nombreux quartiers se sont retrouvés sans électricité, accentuant la détresse des habitants.
Face à ce drame, la Première Ministre Judith Suminwa a exprimé sa compassion aux victimes et promis une enquête pour évaluer les pertes. Le gouverneur Daniel Bumba a, lui, appelé à la solidarité nationale, mais pour de nombreux Kinois, ces discours résonnent comme un refrain trop souvent entendu.
Ce nouvel épisode tragique met en lumière les maux structurels de Kinshasa : urbanisation désordonnée, caniveaux obstrués, gestion anarchique des déchets, et absence de plan d’assainissement efficace. La société civile exhorte les autorités à passer des paroles aux actes : repenser l’urbanisme, investir dans les infrastructures de drainage, et sensibiliser les citoyens à la préservation de l’environnement pour éviter que l’histoire ne se répète, inlassablement.
Glad Koko Musema