Après avoir bouclé les scrutins sénatoriaux et ceux des gouverneurs dans le Kwilu et le Nord-Ubangi, la CENI passe à la vitesse supérieure. « Nous voulons éviter toute improvisation », a affirmé Denis Kadima Kazadi, président de la CENI, insistant sur l’importance de cette feuille de route, qui se veut à la fois rigoureuse et inclusive.

Trois grandes étapes, un seul objectif : des élections crédibles

La feuille de route, présentée par la rapporteur de la CENI, Patricia Nseya, s’organise autour de trois grandes séquences.

1. Révision du fichier électoral (2025–2027)
   Dès avril 2025, la CENI lance l’inventaire du matériel électoral et l’actualisation des cartographies des bureaux de vote. Une phase pilote d’enrôlement des électeurs est prévue en septembre avant une extension nationale. Le tout sera consolidé jusqu’en 2027.
2. Élections directes (2028)
   Place ensuite aux élections présidentielles, législatives nationales et provinciales. La réception des candidatures s’étendra de juin à octobre 2028, suivie d’une campagne électorale en novembre. Le vote, lui, reste fixé à décembre 2028, fidèle à la tradition électorale récente du pays.
3. Élections indirectes (2029)
   Dernière phase : les élections des sénateurs, gouverneurs, maires et adjoints se dérouleront d’avril à décembre 2029. Ce sera l’ultime étape pour boucler le cycle.

Des défis de taille à relever

Mais la route ne sera pas sans embûches. Denis Kadima en est conscient. Il pointe du doigt des défis sécuritaires persistants, notamment à l’Est, ainsi que des difficultés logistiques et climatiques dues à la taille du pays. À cela s’ajoutent les contraintes financières et les réformes juridiques attendues pour renforcer l’efficacité du cadre légal.

« Cette feuille de route est notre contrat collectif », a martelé Kadima. Pour lui, chaque acteur de la société civile aux partis politiques, en passant par les partenaires internationaux doit s’impliquer activement. « Ne rien faire serait reculer, et reculer serait envoyer un signal désastreux au continent », a-t-il averti.

Une démarche ouverte et collaborative

Loin d’être figée, la feuille de route est pensée comme un document vivant. La CENI encourage toutes les parties prenantes à y apporter leurs suggestions. C’est dans cet esprit de dialogue, selon Kadima, que la RDC pourra construire une démocratie plus forte, à travers des élections encore plus inclusives et apaisées.

Avec cette feuille de route, la CENI veut tourner la page de l’improvisation pour entrer dans une ère de prévoyance et de professionnalisme. Un cap ambitieux, mais nécessaire pour renforcer la confiance des citoyens et des partenaires dans le processus électoral congolais.

Glad Koko Musema